1
Heureux est l'homme
qui n'entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre
planté près d'un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt;
tout ce qu'il entreprend réussira,
tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent :
au jugement, les méchants ne se lèveront pas
ni les pécheurs, au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

2
Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
contre le Seigneur et son messie :
" Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! "

Celui qui règne dans les cieux s'en amuse,
le Seigneur les tourne en dérision;
puis il leur parle avec fureur
et sa colère les épouvante :
" Moi, j'ai sacré mon roi
sur Sion, ma sainte montagne. "

Je proclame le décret du Seigneur !

Il m'a dit : Tu es mon fils;
moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. "

Maintenant, rois, comprenez,
reprenez-vous, juges de la terre.
Servez le Seigneur avec crainte,
rendez-lui votre hommage en tremblant.
Qu'il s'irrite et vous êtes perdus :
soudain sa colère éclatera.

Heureux qui trouve en lui son refuge !

3
O Seigneur, notre Dieu,
qu'il est grand ton nom
par toute la terre !

Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée
par la bouche des enfants, des tout-petits :
rempart que tu opposes à l'adversaire,
où l'ennemi se brise en sa révolte.

A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu'est-ce que l'homme pour que tu penses à lui,
le fils d'un homme, que tu en prennes souci ?

Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu,
le couronnant de gloire et d'honneur;
cœur
tu mets toute chose à ses pieds :

les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.

O Seigneur, notre Dieu,
qu'il est grand ton nom
par toute la terre !

4
Seigneur, qui séjournera sous ta tente ?
Qui habitera ta sainte montagne ?

Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.

Il met à frein à sa langue,
ne fait pas de tort à son frère
et n'outrage pas son prochain.

A ses yeux, le réprouvé est misérable
mais il honore les fidèles du Seigneur.

S'il a juré à ses dépens,
il ne reprend pas sa parole.

Il prête son argent sans intérêt,
n'accepte rien qui nuise à l'innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

15
Garde-moi, mon Dieu :
j'ai fait de toi mon refuge.
J'ai dit au Seigneur : " Tu es mon Dieu !
Je n'ai pas d'autre bonheur que toi. "

Toutes les idoles du pays,
ces dieux que j'aimais,
ne cessent d'étendre leurs ravages,
et l'on se rue à leur suite.
Je n'irait pas leur offrir le sang des sacrifices;
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres !

Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort.
La part qui me revient fait mes délices;
j'ai même le plus bel héritage !

Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m'avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche;
il est à ma droite : je suis inébranlable.

Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m'abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.

Tu m'apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices !

18
Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l'ouvrage de ses mains.
Le jour au jour en livre le récit
et la nuit à la nuit en donne connaissance.

Pas de paroles dans ce récit,
pas de voix qui s'entende;
mais sur toute la terre en paraît le message
et la nouvelle, aux limites du monde.

Là, se trouve la demeure du soleil :
tel un époux, il paraît hors de sa tente,
il s'élance en conquérant joyeux.

Il paraît où commence le ciel,
il s'en va jusqu'où le ciel s'achève :
rien n'échappe à son ardeur.

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,
ils réjouissent le cœur;
le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu'il inspire est pure,
elle est là pour toujours;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :

plus désirables que l'or,
qu'une masse d'or fin,
plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.

Aussi ton serviteur en est illuminé;
à les garder, il trouve son profit.
Qui peut discerner ses erreurs ?
Purifie-moi de celles qui m'échappent.

Préserve aussi ton serviteur de l'orgueil :
qu'il n'ait sur moi aucune emprise.
Alors je serai sans reproche,
pur d'un grand péché.

Accueille les paroles de ma bouche,
le murmure de mon cœur;
qu'ils parviennent devant toi,
Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

21
Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu abandonné ?
Le salut est loin de moi,
loin des mots que je rugis.

Mon Dieu, j'appelle tout le jour,
et tu ne réponds pas;
même la nuit,
je n'ai pas de repos.

Toi, pourtant, tu es saint,
toi qui habites les hymnes d'Israël !
C'est en toi que nos pères espéraient,
ils espéraient et tu les délivrais.
Quand il criaient vers toi, ils échappaient;
en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus.

Et moi, je suis un ver, pas un homme,
raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
" Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! "

C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère,
qui m'as mis en sûreté entre ses bras.
A toi je fus confié dès ma naissance;
dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

Ne sois pas loin : l'angoisse est proche,
je n'ai personne pour m'aider.
Des fauves nombreux me cernent,
œuvre
Des lions qui déchirent et rugissent
ouvrent leur gueule contre moi.

Je suis comme l'eau qui se répand,
tous mes membres se disloquent.
Mon cœur est comme la cire,
il fond au milieu de mes entrailles.
Ma vigueur a séché comme l'argile,
ma langue colle à mon palais.

Tu me mènes à la poussière de la mort.

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entourent.
Ils me percent les mains et les pieds;
je peux compter tous mes os.

Ces gens me voient, ils me regardent.
Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.

Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !
Préserve ma vie de l'épée,
arrache-moi aux griffes du chien;
sauve-moi de la gueule du lion
et de la corne des buffles.

Tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.

Vous qui le craignez, louez le Seigneur,
glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob,
vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël.

Car il n'a pas rejeté,
il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère;
il ne s'est pas voilé la face devant lui,
mais il entend sa plainte.

Tu seras ma louange dans la grande assemblée;
devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés;
ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent :
" A vous, toujours, la vie et la joie ! "

La terre entière se souviendra
et reviendra vers le Seigneur,
chaque famille de nations se prosternera devant lui :
" Oui, au Seigneur la royauté,
le pouvoir sur les nations ! "

Tous ceux qui festoyaient s'inclinent;
promis à la mort, ils plient en sa présence.

Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira;
on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître :
Voilà son œuvre !


22
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des près d'herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom

Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m'accompagnent
tous les jours de ma vie;
j'habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.


24
Vers toi, Seigneur, j'élève mon âme,
vers toi, mon Dieu.

Je m'appuie sur toi : épargne-moi la honte;
ne laisse pas triompher mon ennemi.
Pour qui espère en toi, pas de honte,
mais honte et déception pour qui trahit.

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Diriges-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.

C'est toi que j'espère tout le jour
en raison de ta bonté, Seigneur.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse;
dans ton amour, ne m'oublie pas.

Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
A cause de ton nom, Seigneur,
pardonne ma faute : elle est grande.

Est-il un homme qui craigne le Seigneur ?
Dieu lui montre le chemin qu'il doit prendre.
Son âme habitera le bonheur,
ses descendants posséderont la terre.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.

J'ai les yeux tournés vers le Seigneur :
il tirera mes pieds du filet.
Regarde, et prends pitié de moi,
de moi qui suis seul et misérable.

L'angoisse grandit dans mon cœur :
tire-moi de ma détresse.
Vois ma misère et ma peine,
enlève tous mes péchés.

Vois mes ennemis si nombreux,
la haine violente qu'ils me portent.
Garde mon âme, délivre moi;
je m'abrite en toi : épargne-moi la honte.
Droiture et perfection veillent sur moi,
sur moi qui t'espère !

Libère Israël, ô mon Dieu,
de toutes ses angoisses !


26
Le Seigneur est ma lumière et mon salut;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie;
devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s'avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.

Qu'une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte;
que la bataille s'engage contre moi,
je garde confiance.

J'ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche :
habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie,
pour admirer le Seigneur dans sa beauté
et m'attacher à son temple.

Oui, il me réserve un lieu sûr
au jour du malheur;
il me cache au plus secret de sa tente,
il m'élève sur le roc.
Maintenant je relève la tête
devant mes ennemis.

J'irai célébrer dans sa tente
le sacrifice d'ovation;
je chanterai, je fêterai le Seigneur.

Ecoute, Seigneur, je t'appelle !
Pitié ! Répons-moi !
Mon cœur m'a redit ta parole :
" Cherchez ma face. "
C'est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.

N'écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.
Ne me laisse pas, ne m'abandonne pas,
Dieu, mon salut !
Mon père et ma mère m'abandonnent;
le Seigneur me reçoit.

Enseigne-moi ton chemin,  Seigneur,
conduis-moi par des routes sûres,
malgré ceux qui me guettent.

Ne me livre pas à la merci de l'adversaire :
contre moi se sont levés de faux témoins
qui soufflent la violence.

Mais j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
" Espère le Seigneur, sois fort et prends courage;
espère le Seigneur. "


30
En toi, Seigneur, j'ai mon refuge;
gardes-moi d'être humilié pour toujours.

Dans ta justice, libère-moi;
écoute, et viens me délivrer.
Sois le rocher qui m'abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.

Ma forteresse et mon roc, c'est toi :
pour l'honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.
Tu m'arraches au filet qu'ils m'ont tendu;
oui, c'est toi mon abri.

En tes mains je remets mon esprit;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
Je hais les adorateurs de faux dieux,
et moi, je suis sûr du Seigneur.

Ton amour me fait danser de joie :
tu vois ma misère et tu sais ma détresse.
Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi;
devant moi, tu as ouvert un passage.

Prends pitié de moi, Seigneur,
je suis en détresse.
La douleur me ronge les yeux,
la gorge et les entrailles.

Ma vie s'achève dans les larmes,
et mes années dans les souffrances.
Le péché m'a fait perdre mes forces,
il me ronge les os.

Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins,
je fais peur à  mes amis
(s'ils me voient dans la rue, ils me fuient).
On m'ignore comme un mort oublié,
comme une chose qu'on jette.

J'entends les calomnies de la foule :
de tous côtés c'est l'épouvante.
Ils ont tenu conseil contre moi,
ils s'accordent pour m'ôter la vie.

Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : " Tu es mon Dieu ! "
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s'acharnent.

Sur ton serviteur, que s'illumine ta face;
sauve-moi, par ton amour.
Seigneur, garde-moi d'être humilié,
moi qui t'appelle.

Qu'ils sont grands, tes bienfaits !
Tu les réserves à ceux qui te craignent.
Tu combles, à la face du monde,
ceux qui ont en toi leur refuge.

Tu les caches au plus secret de ta face,
loin des intrigues des hommes.
Tu leur réserves un lieu sûr,
loin des langues méchantes.

Béni soit le Seigneur :
son amour a fait pour moi des merveilles
dans la ville retranchée !

Et moi, dans mon trouble, je disais :
" Je ne suis plus devant tes yeux. "
Pourtant, tu écoutais ma prière
quand je criais vers toi.

Aimez le Seigneur, vous, ses fidèles :
le Seigneur veille sur les siens;
mais il rétribue avec rigueur
qui se montre arrogant.

Soyez fort, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !


31
Heureux l'homme dont la faute est enlevée,
et le péché remis !
Heureux l'homme dont le Seigneur ne retient pas l'offense,
dont l'esprit est sans fraude !

Je me taisais et mes forces s'épuisaient
à gémir tout le jour :
ta main, le jour et la nuit,
pesait sur mois;
ma vigueur se desséchait
comme l'herbe en été.

Je t'ai fait connaître ma faute,
je n'ai pas caché mes torts.
J'ai dit : " Je rendrai grâce au Seigneur
en confessant mes péchés. "
Et toi, tu as enlevé
l'offense de ma faute.

Ainsi chacun des tiens te priera
aux heures décisives;
même les eaux qui débordent
ne peuvent l'atteindre.

Tu es un refuge pour moi,
mon abri dans la détresse;
de chants de délivrance,
tu m'as entouré.

Je vais t'instruire, te montrer la route à suivre,
te conseiller, veiller sur toi.

" N'imite pas les mules et les chevaux
qui ne comprennent pas,
qu'il faut mater  par la bride et le mors,
et rien ne t'arrivera. "

Pour le méchant, douleurs sans nombre;
mais l'amour du Seigneur entourera
ceux qui comptent dur lui.

Que le Seigneur soit votre joie !
Exultez, hommes justes !
Hommes droits, chantez votre allégresse !


32
Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !

Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l'ovation.

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
Il aime le bon droit et la justice;
la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l'univers, par le souffle de sa bouche.
Il amasse, il retient l'eau des mers;
les océans, il les garde en réserve.

Que la crainte du Seigneur saisisse la terre,
que tremblent devant lui les habitants du monde !
Il parla, et ce qu'il dit exista;
il commanda, et ce qu'il dit survint.

Le Seigneur a déjoué les plans des nations,
anéanti les projets des peuples.
Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsiste d'âge en âge.

Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la  nation qu'il s'est choisie pour domaine !
Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.

Du lieu qu'il habite, il observe
tous les habitants de la terre,
lui qui forme le cœur de chacun,
qui pénètre toutes leurs actions.

Le salut d'un roi n'est pas dans son armée,
ni la victoire d'un guerrier dans sa force.
Illusion que des chevaux pour la victoire :
une armée ne donne pas le salut.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.

Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !


41/42
Comme un cerf altéré
cherche l'eau vive,
ainsi mon âme te cherche,
toi, mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu,
le Dieu vivant;
quand pourrai-je m'avancer,
paraître face à Dieu ?

Je n'ai d'autre pain que mes larmes,
le jour, la nuit,
moi qui chaque jour entends dire :
" Où est-il ton Dieu ? "

Je me souviens,
et mon âme déborde :
en ce temps-là,
je franchissais les portails !

Je conduisais vers la maison de mon Dieu
la multitude en fête,
parmi les cris de joie
et les actions de grâce.

Pourquoi te désoler, ô mon âme,
et gémir sur moi ?
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
il est mon sauveur et mon Dieu !

Si mon âme se désole,
je me souviens de toi,
depuis les terres du Jourdain et de l'Hermon,
depuis mon humble montagne.

L'abîme appelant l'abîme
à la voix de tes cataractes,
la masse de tes flots et de tes vagues
a passé sur moi.

Au long du jour, le Seigneur
m'envoie son amour;
et la nuit, son chant est avec moi,
prière au Dieu de ma vie.

Je dirai à Dieu, mon rocher :
" Pourquoi m'oublies-tu ? "
Pourquoi vais-je assombri,
pressé par l'ennemi ? "

Outragé par mes adversaires,
je suis meurtri jusqu'aux os,
moi qui chaque jour entends dire :
" Où est-il ton Dieu ? "

Pourquoi te désoler, ô mon âme,
et gémir sur moi ?
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
il est mon sauveur et mon Dieu !

Rends-moi justice, ô mon Dieu, défends ma cause
contre un peuple sans foi,
de l'homme qui ruse et trahit,
libère-moi.

C'est toi, Dieu, ma forteresse :
pourquoi me rejeter ?
Pourquoi vais-je assombri,
pressé par l'ennemi ?

Envoie ta lumière et ta vérité :
qu'elles guident mes pas
et me conduisent à ta montagne sainte,
jusqu'en ta demeure.

J'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu,
vers Dieu qui est toute ma joie;
je te rendrai grâce avec ma harpe,
Dieu, mon Dieu.


Pourquoi te désoler, ô mon âme,
et gémir sur moi ?
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
il est mon sauveur et mon Dieu !


48
Ecoutez ceci, tous les peuples,
entendez bien, habitants de l'univers,
gens illustres, gens obscurs,
riches et pauvres, tous ensemble.

Ma bouche dira des paroles de sagesse,
les propos clairvoyants de mon cœur;
l'oreille attentive aux proverbes,
l'exposerai sur la cithare mon énigme.

Pourquoi craindre aux jours de malheur
ces fourbes qui me talonnent pour m'encercler,
ceux qui s'appuient sur leur fortune
et se vantent de leurs grandes richesses ?

Nul ne peut racheter son frère
ni payer à Dieu sa rançon :
aussi cher qu'il puisse payer,
toute vie doit finir.

Peut-on vivre indéfiniment
sans jamais voir la fosse ?
Vous voyez les sages mourir :
comme le fou et l'insensé ils périssent,
laissant à d'autres leur fortune.

Ils croyaient leur maison éternelle,
leur demeure établie pour les siècles;
sur des terres ils avaient mis leur nom.

L'homme comblé ne dure pas :
il ressemble au bétail qu'on abat.

Tel est le destin des insensés
et l'avenir de qui aime les entendre :
troupeau parqué pour les enfers
et que la mort mène paître.

A l'aurore, ils feront place au juste;
dans la mort, s'effaceront leurs visages :
pour eux, plus de palais !
Mais Dieu rachètera ma vie aux griffes de la mort :
c'est lui qui me prendra;

Ne crains pas l'homme qui s'enrichit,
qui accroît le luxe de sa maison :
aux enfers il n'emporte rien;
sa gloire ne descend pas avec lui.

De son vivant, il s'est béni lui-même :
" On t'applaudit car tout va bien pour toi ! "
Mais il rejoint la lignée de ses ancêtres
qui ne verront jamais plus la lumière.

L'homme comblé qui n'est pas clairvoyant
ressemble au bétail qu'on abat.

50
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j'était pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité;
dans le secret, tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j'entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi on esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint;

Rends-moi la joie d'être sauvé;
que l'esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins;
vers toi, reviendront les égarés.

Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur,
et ma langue acclamera ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.

Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas,
tu n'acceptes pas d'holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu,
c'est un esprit brisé;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu,
un cœur brisé et broyé.

Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes;
alors on offrira des taureaux sur ton autel.

61
Je n'ai de repos qu'en Dieu seul,
mon salut vient de lui.

Lui seul est mon rocher, mon salut,
ma citadelle : je suis inébranlable.

Combien de temps tomberez-vous sur un homme
pour l'abattre, vous tous,
comme un mur qui penche,
une clôture qui croule ?

Détruire mon honneur est leur seule pensée :
ils se plaignent à mentir.
Des lèvres, ils bénissent;
au fond d'eux-mêmes, ils maudissent.

Je n'ai mon repos qu'en Dieu seul;
oui,  mon espoir vient de lui.

Lui seul est mon rocher, mon salut,
ma citadelle : je reste inébranlable.

Mon salut et ma gloire
se trouvent près de Dieu.
Chez Dieu, mon refuge,
mon rocher imprenable !

Comptez sur lui en tous temps,
vous, le peuple.
Devant lui épanchez votre cœur :
Dieu est pour nous un refuge.

L'homme n'est qu'un souffle,
les fils des hommes, un mensonge :
sur un plateau de balance, tous ensemble,
ils seraient moins qu'un souffle.

N'allez pas compter sur la fraude
et n'aspirez pas au profit;
si vous amassez des richesses,
n'y mettez pas votre cœur.

Dieu a dit une chose,
deux choses que j'ai entendues.
Ceci : que la force est à Dieu;
à toi, Seigneur, la grâce !
Et ceci : tu rends à chaque homme
selon ce qu'il fait.

62
Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

Je t'ai contemplé au sanctuaire,
j'ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serait rassasié;
la joie sur les lèvres, je dirait ta louange.

Dans la nuit, je me souviens de toi
et je reste des heures à te parler.
Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient.

72
Vraiment, Dieu est bon pour Israël,
pour les hommes au cœur pur.

Un rien, et je perdais pied,
un peu plus, et je faisais un faux pas;
car j'étais jaloux des superbes,
je voyais le succès des impies.

Jusqu'à leur mort, ils ne manquent de rien,
ils jouissent d'une santé parfaite;
ils échappent aux souffrances des hommes,
aux coups qui frappent les mortels.

Ainsi, l'orgueil est leur collier,
la violence, l'habit qui les couvre;
leurs yeux qui brillent de bien être
trahissent les envies de leur cœur.

Ils ricanent, ils prônent le mal,
de très haut, ils prônent la force;
leur bouche accapare le ciel,
et leur langue parcourt la terre;

Ainsi, le peuple se détourne
vers la source d'une telle abondance.
Ils disent : " Comment Dieu saurait-il ?
le Très-haut, que peut-il savoir ? "

Voyez comme sont les impies :
tranquilles, ils amassent des fortunes.

Vraiment, c'est en vain que j'ai gardé mon cœur pur,
lavé mes mains en signe d'innocence !
Me voici frappé chaque jour,
châtié dès le matin.

Si j'avais dit : " Je vais parler comme eux ",
j'aurais trahi la race de tes fils
Longtemps, j'ai cherché à savoir,
je me suis donné de la peine.

Mais quand j'entrai dans la demeure de Dieu,
je compris quel serait leur avenir.
Vraiment, tu les as mis sur la pente :
déjà tu les entraînes vers la ruine.

Comment vont-ils soudain au désastre,
anéantis, achevés par la terreur ?
A ton réveil, Seigneur, tu chasses leur image,
comme un songe au sortir du sommeil.

Oui, mon cœur s'aigrissait,
j'avais les reins transpercés.
Moi, stupide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j'étais avec toi.

Moi, je suis toujours avec toi,
avec toi qui as saisi ma main droite.
Tu me conduis selon tes desseins;
puis tu me prendras dans la gloire.

Qui donc est pour moi dans le ciel
si je n'ai, même avec toi, aucune joie sur la terre ?
Ma chair et mon cœur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, c'est Dieu pour toujours.

Qui s'éloigne de toi périra :
tu détruis ceux qui te délaissent.
Pour moi, il est bon d'être proche de Dieu
pour annoncer les œuvres du Seigneur
aux portes de Sion.

87
Seigneur, mon Dieu et mon salut,
dans cette nuit où je crie en ta présence,
que ma prière parvienne jusqu'à toi,
ouvre l'oreille à ma plainte.

Car mon âme est rassasiée de malheur,
ma vie est au bord de l'abîme;
on me voit déjà descendre à la fosse,
je suis comme un homme fini.

Ma place est parmi les morts,
avec ceux que l'on a tués, enterrés,
ceux dont tu n'as plus souvenir,
qui sont exclus, et loin de ta main.

Tu m'as mis au plus profond de la fosse,
en des lieux engloutis, ténébreux;
le poids de ta colère m'écrase,
tu déverses tes flots contre moi.

Tu éloignes de moi mes amis,
tu m'as rendu abominable pour eux;
enfermé, je n'ai pas d'issue,
à force de souffrir, mes yeux s'éteignent.

Je t'appelle, Seigneur, tout le jour,
je tends les mains vers toi :
fais-tu des miracles pour les morts ?
leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ?

Qui parlera de ton amour dans la tombe,
de ta fidélité au royaume de la mort ?
Connaît-on dans les ténèbres tes miracles,
et ta justice, au pays de l'oubli ?

Moi, je crie vers toi, Seigneur;
dès le matin, ma  prière te cherche :
pourquoi me rejeter, Seigneur,
pourquoi me cacher ta face ?

Malheureux, frappé à mort depuis l'enfance,
je n'en peux plus d'endurer tes fléaux;
sur moi, ont déferlé tes orages :
tes effrois m'on réduit au silence.

Ils me cernent comme l'eau tout le jour,
ensemble ils se referment sur moi.
Tu éloignes de moi amis et familiers;
ma compagne, c'est la ténèbre.
Suivant (droite)
Cette première page présente les 20 Psaumes suivants :

1 - 2 - 8 -14 - 15 - 18- 21 - 22 - 24 - 26 - 30 - 21 - 32 - 41/42
PSAUMES

ACCU EIL


VOYAG ES


PEINT RES


ECRIVAI NS


CURIOSI TES


HISTOI RE


Précédent (gauche)
Suivant (droite)

ACCU EIL


VOYAG ES


PEINT RES


ECRIVAI NS


CURIOSI TES


HISTOI RE


Précédent (gauche)